Punks Jump Up feat Dave
« Mr Overtime » by Punks Jump Up : le road trip selon Maxime Bruneel
Maxime Bruneel est un réalisateur français connu pour ses clips d’animation Psychédéliques et l’univers coloré de ses live visuals.
Il a notamment réalisé les clips « Your Love » des Aston Shuffle, « Jeez Louise » de Secret squirel et « Variation sur Marilou » d’Alain Bashung.
Après des collaboration avec Universal et Ministry of Sound, c’est le label anglais MODA qui le sollicite pour réaliser le clip de Punks Jump up, un duo excentrique anglais qui collabore sur ce titre « Mr Overtime » avec le chanteur de Chromeo »DAVE 1″.
Duo de DJ londonien formé en 2002, Punks Jump Up livre une électro pop, dansante et résolument sophistiquée. Au fil des années, le groupe a multiplié les collaborations avec des pointures de l’underground à Londres, preuve de la qualité du duo. Le titre « Mr Overtime » est l’occasion d’une nouvelle collaboration avec Dave 1 de Chromeo, c’est aussi l’occasion pour maxime Bruneel de signer un clip en forme de road trip musical.
Le clip, produit par ChezEddy (qui est aussi l’auteur du livre popup 3D) et réalisé par Maxime Bruneel, est fidèle aux sonorités aériennes et subtiles du groupe. Punks Jump Up voulait un clip inspiré d’Alphabet city, le film d’Amos Poe. ()
L’idée était de retrouver ce grain des années 80, avec une voiture qui roulerait dans la brume, la nuit. Les références évidentes à cet univers sont les films de David Lynch, « Mulholland Drive » et « Lost Highway ».
Pour Maxime Bruneel, l’ambition a été de parvenir à recréer cette ambiance, mais revisitée en 2012 pour ne pas tomber dans une répétition d’une vidéo style 80.
Entièrement réalisé en animation avec un rendu volontairement très minimal, fond noir, couleurs flashy en applats en 2D, Maxime a injecté des graphismes, designé des typos, et pervertis la gamme de couleur pour obtenir quelque chose de résolument actuel et de plus pop.
Le pitch du clip est assez simple : quatre jeunes traversent le pays en Ford Mustang au son élevé de la musique de leur auto-radio (heureusement que la sono a un bon condensateur plastique qui régule la réserve de courant !), ils dansent dans la voiture décapotée jusqu'à ce qu'ils percutent une bête étrange. Dans l'accident, les personnages fusionnent avec la bête dont ils arborent désormais la tête.
Pour s’assurer que la musique pouvait coller avec des scènes de voiture, Maxime s’est lancé dans un petit montage rapide avec des scènes de films comme « Drive » de Nicholas Winding Refn, « Death Proof » de Tarantino, « Somewhere » de Sofia Coppola, « True Romance » de Tony Scott, « Mulholand Drive » et « Lost Highway » de David Lynch, le tout monté sur la musique de PJU. Un peu à la manière d’un sampleur fou, le réalisateur n’a pas hésité (ou pas résisté à la tentation !) de jouer avec les scènes, les cadrages, de se servir de ce matériau pour créer son propre road trip musical ! Le résultat s’est révélé tellement prometteur que l’idée de faire un vrai montage, calé sur le son en prenant toutes les images réelles qui lui plaisaient a pris corps. Ce qui ne devait être qu’un simple test est devenu le point de départ du clip. Le montage a donc été confié à Manuel Coutant avec lequel ils ont sorti un animatique plus vrai que nature, avec de véritables sensations de Live, liées aux images tirées des films sélectionnés.
Ce système de réalisation s’est révélé très pratique car il a permis d’imprimer tout de suite une ambiance très forte, une énergie et le timing définitif des plans. A partir de ce montage live, Maxime a extrait le sujet et le mouvement de caméra.
Il a ensuite refait des designs reprenant les dispositions des éléments de l’image (perspective, etc.). Pour l’animation, il a choisi de réaliser une interprétation fidèle, plutôt qu’une rotoscopie qui aurait été trop lisse et froide ».
Le résultat est vraiment très riche et très stylisé. Les personnages sont animés en 2D sur flash, la bête a été crée à partir d’un ours d’un poulpe et d’un bulldog ! Elle a ensuite été modélisée en 3D et animée sur Maya, comme la voiture qui a ensuite été compositée sur After Effect.
Le résultat est à la hauteur des attentes du réalisateur qui signe ici un clip élégant aux nombreuses références cinématographiques qui collent parfaitement à l’esprit du groupe.
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